Devenir famille d'accueil

Il y a trois types de familles d’accueil

Une famille d’accueil «régulière»

Il s’agit d’un milieu de vie qui reproduit un contexte familial et qui est disponible à accueillir un ou plusieurs enfants, à court, moyen ou plus long terme (de quelques jours, à quelques mois ou années). On y héberge généralement des enfants en difficulté afin de répondre à leurs besoins et leur offrir un milieu de vie le plus normalisant possible. La famille d'accueil travaille en étroite collaboration avec les intervenants du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale Nationale et les parents naturels, ou le représentant de l'enfant, afin de favoriser son retour dans sa famille lorsque la situation le permet. Advenant qu'un tel retour ne soit possible et selon l’analyse de la situation (ex : âge de l’enfant, attachement à la famille d’accueil, etc.), la famille d'accueil peut être sollicitée pour s'investir de façon permanente (placement long terme) auprès de l'enfant afin de lui assurer sécurité et stabilité jusqu'à l'âge adulte.

Une famille d’accueil “d’urgence sociale” (dépannage)

Il s’agit d’un milieu de vie semblable à la famille d’accueil régulière mais, qui accueille un ou des enfants lorsqu'une situation d'urgence survient en dehors des heures d’ouverture des bureaux soit le soir, la nuit, la fin de semaine ou lors des journées fériées. Les placements sont de courtes durées (généralement entre 24 h et 72 h). Selon le contexte, l'intégration de l'enfant doit se faire dans un très court délai (l’heure ou bien les heures qui suivent); le temps d’évaluer davantage la situation. Il est possible que l’enfant demeure dans votre famille au-delà de 72 heures si vous êtes en accord mais cela demeure des placements de courtes durées. Vous pouvez aussi être une famille d'accueil régulière qui offre d'accueillir un enfant en urgence.

Une famille d’accueil avec le programme «banque mixte»

Il s’agit d’un milieu de vie qui au départ, agit comme famille d’accueil régulière. C’est-à-dire que selon la situation, l’enfant placé demeure en contact avec sa famille biologique. Dans l’éventualité où la situation ne permet pas le retour de l’enfant dans sa famille d’origine, la famille d’accueil du programme “banque mixte” s’engage à s'impliquer à long terme auprès de l'enfant confié (soit jusqu'à ses 18 ans) et à l'adopter si cela s'avère possible. Les enfants placés dans les familles d’accueil “banque mixte” sont davantage à risque d’abandon par leurs parents biologiques ou ont des parents qui ont de grandes difficultés à répondre à leurs besoins.

Qui sont-ils?

Les particularités des enfants ayant besoin d'une famille d'accueil : 

• Âgés de 0 à 17 ans.
• Peuvent être issus d’une communauté culturelle différente, parler une langue autre que le français, pratiquer leur propre religion.
• Ont vécu des difficultés au plan familial (ex. : négligence, rejet, mauvais traitements, abus sexuels).
• Peuvent avoir des troubles de comportements, des problèmes de santé physique ou mentale (ex. : le trouble déficitaire de l’attention (TDA)) ou être en attente d’une évaluation. 
• Peuvent avoir des problèmes sur les plans affectif et social et présenter un retard de développement. 

Tous ces enfants reçoivent un suivi de la part d'intervenants psychosociaux dans le cadre de la Loi sur les services de santé et les services sociaux et de la Loi sur la protection de la jeunesse. 

Ils doivent pouvoir également compter sur des familles qui seront sécurisantes, aimantes, bienveillantes et à l’écoute de leurs besoins.

Vous êtes intéressés par une clientèle, enfant ou adulte, présentant un autre défi tel que la déficience physique, la déficience intellectuelle, le trouble du spectre de l’autisme et/ou un problème de santé mentale;

Consulter les sections suivantes :

• Devenir ressource de type familial DI-TSA-DP
• Devenir ressource de type familial santé mentale 

Que vous soyez une personne seule, en couple ou une famille, à l'emploi ou non, votre candidature sera considérée. Vous aurez accès à une rétribution financière non imposable pour couvrir les frais de chaque enfant confié.

De plus, vous pourrez bénéficier de soutien d’un intervenant qui assurera le suivi de l’usager qui vous est confié.

Critères à respecter pour que votre candidature soit retenue :

• Être en bonne santé physique et psychologique.
• Avoir une stabilité conjugale, personnelle, professionnelle et financière.
• Être majeur.
• Avoir sa citoyenneté canadienne ou être résident permanent du Canada.
• Ne pas avoir fait l’objet d’une suspension ou d’une révocation de reconnaissance à titre de ressource, ni de fin d’entente pour motifs sérieux au cours des trois dernières années.
• Ne pas avoir eu recours à une loi visant l’insolvabilité au Canada au cours des trois dernières années.
• Posséder une assurance habitation.
• Avoir une formation à jour en réanimation cardiorespiratoire (RCR) ou en secourisme général.
• Dispose de l’espace nécessaire, que vous soyez locataire ou propriétaire, pour accueillir des usagers et veiller à ce que ce milieu de vie respecte certaines normes de sécurité, d’hygiène et de confort qui seront évalués par le CIUSSS de la Capitale-Nationale.
• Ne pas avoir d’antécédents criminels ou de plaintes liés aux aptitudes requises ou à la conduite nécessaire à la fonction de ressource (ce critère s’applique à toutes les personnes vivant sous le même toit).
• Posséder les aptitudes et capacités nécessaires pour offrir des services de soutien et assistance aux usagers.
   

Vous pensez avoir les aptitudes et habiletés suivantes ?

• Considérer l'usager comme un membre de sa famille : l’accompagner, l’écouter, le soutenir, le sécuriser, et travailler à maintenir ou à développer son autonomie,
• Être en mesure de composer avec différentes problématiques, telle que des troubles de comportement et des enjeux de santé qui peuvent apparaitre au cours du développement de l’usager,
• Être prêt à s’investir auprès de chaque usager confié pour répondre à leurs besoins physiques, affectifs, sociaux, intellectuels et d’autodétermination.
• Avoir la capacité de partager sa vie et son quotidien avec des enfants qui vivent des émotions fortes et complexes et qui ne les expriment pas toujours adéquatement,
• Être en mesure de s’ajuster aux besoins de l’enfant pendant qu’il s’adapte à son nouveau milieu de vie. Cette période de transition peut être plus ou moins longue,
• Favoriser l’implication des usagers dans le milieu ainsi que dans leurs activités scolaires et sociales,
• Avoir la capacité de collaborer avec le parent biologique notamment lors des contacts et des différents rendez-vous médicaux,
• Être en mesure de favoriser le maintient des liens avec les parents biologiques et partager les rôles et responsabilités d’une coparentalité avec ces derniers, à court ou long terme (si applicable).
• Avoir la capacité de s’attacher, mais également de se détacher pour aider et accompagner l’enfant vers son milieu naturel, si cela est nécessaire,
• Avoir une bonne capacité à faire face aux imprévus et la capacité de s’ajuster avec respect, tolérance et patience,
• Avoir de bonnes capacités d’organisation pour concilier le travail et la vie familiale,
• Avoir une capacité d’écoute, d’ouverture d’esprit et de non-jugement en lien avec des valeurs, cultures et religions différentes,
• Présenter de bonnes habiletés de communication et de gestion, 
• Avoir la capacité d’engagement, l’esprit d’initiative et un sens aigu des responsabilités,
• Être en mesure de travailler en partenariat et en collaboration avec les intervenants impliqués et décisionnels,
• Avoir une ouverture à la formation, un intérêt et des capacités d’apprentissage,
• Être prêt à relever un défi exigeant,
   

Mise en situation site web CIUSSSCN recrutement jeunesse.

Jayden, 1 mois :
Jayden est né à terme. Il a vécu un sevrage de drogue dès sa naissance et il est demeuré hospitalisé durant 2 semaines. Sa mère, qui a de grandes difficultés personnelles, a consommé des amphétamines pendant toute la grossesse à raison de 2 fois par semaines. Il n’est toutefois pas possible de savoir s’il s’agit de la réellement consommation de la mère. Madame a un diagnostic de trouble de la personnalité limite et elle gère difficilement ses émotions. Dès sa sortie de l’hôpital, Jayden a été confié à une famille d’accueil. Il bénéficie de contacts supervisés avec sa mère à nos bureaux deux fois par semaine pour une période de trois heures à la fois. La mère peut aussi contacter la famille d’accueil par téléphone pour prendre des nouvelles du bébé. Jayden est un bébé irritable, qui pleure beaucoup et qui a besoin de réconfort et de proximité avec l’adulte. Les médecins ne peuvent pas se prononcer sur l’impact de la consommation de la mère durant la grossesse à long terme. Il n’est pas possible de statuer sur la durée du placement. Tout dépendra de la mobilisation de la mère auprès des services d’aide. 

Safir, 20 mois :
Depuis sa naissance, Jasmine a vécu plusieurs placements en famille d’accueil. Sa mère présente des difficultés personnelles et elle est instable. Elle a déménagé plusieurs fois dans des logements insalubres et elle a vécue des périodes sans domicile fixe en ayant Jasmine à sa charge. Malgré tout l’amour qu’elle a pour sa fille, elle n’était pas en mesure d’assurer un milieu de vie sécuritaire à sa fille. Également, par période, elle ne pouvait pas offrir 3 repas par jour étant donné ses difficultés financières. La mère a aussi été placée en famille d’accueil lorsqu’elle était mineure. Elle tente de se mobiliser auprès de certains services d’aide pour pouvoir conserver la garde de Jasmine. Dans les dernières semaines, Jasmine a de nouveau été confié à une famille d’accueil. La durée du placement est incertaine puisque les intervenants clarifieront quel sera le projet de vie privilégier à long terme pour l’enfant. Jasmine est une petite fille curieuse et qui aime beaucoup le contact avec l’adulte. Elle est insécure le soir et elle a besoin d’un long accompagnement pour s’endormir. Lorsque sa mère n’est pas présente, elle la cherche et elle fait des crises. Au fond d’elle, elle a peur de ne pas revoir sa mère puisqu’elle a été séparée d’elle a plusieurs reprises et elle ne comprend pas pourquoi elle vit tous ces changements et qu’elle la quitte subitement.

Amy, 7 ans, Mary-Lune, 5 ans et Jordan, 2 ans :
Les trois enfants vivent avec leurs parents ont été exposés à de la violence conjugale tant verbale que physique. La mère a déjà quitté à quelques reprises pour aller en maison d’hébergement avec les enfants mais elle est revenue au domicile familial. Le père a débuté un suivi en lien avec ses comportements violents mais ne l’a jamais terminé, considérant ne pas avoir besoin d’un tel service. Les enfants sont témoins de cette violence et ils ont développé différents problèmes de développement et de comportement. Par exemple, Jordan est un enfant qui crie et qui tape ses sœurs. C’est la manière qu’il a appris à extérioriser ses émotions et également l’exemple qu’il a eu à la maison. Il brise des jouets et les lance sur les autres enfants à la garderie. Mary-Lune est très introvertie, elle sursaute et pleure facilement lorsqu’un adulte parle fort près d’elle. Amy, l’aînée, a tendance à protéger sa fratrie et elle intervient comme une adulte auprès d’eux. Les trois enfants sont craintifs et anxieux étant donné le climat dans lequel ils vivent. Compte tenu de l’impact de la situation sur le développement des enfants, ils seront prochainement confiés en famille d’accueil de façon temporaire afin qu’ils puissent évoluer dans un milieu sécuritaire, le temps de déterminer si les parents prendront les moyens pour corriger la situation. L’établissement se compte chanceux de pouvoir confier Mary-Lune et Amy ensemble dans la même famille d’accueil. Malgré que les enfants ne soient pas tous dans la même famille d’accueil, ils pourront se voir chaque semaine lors des contacts supervisés avec les parents.

Jonathan, 11 ans :
Jonathan devrait débuter sa 5e année mais malgré tous les services spécialisés, son parcours scolaire est très difficile, il accumule plusieurs retards. C’est un garçon qui a peu d’amis et pour qui entrer en relation avec les pairs est très difficile. Il est renfermé et est souvent la risée des autres enfants de sa classe. Jonathan vit avec sa famille d’accueil depuis presque 2 ans. Il s’ennuie de sa mère avec qui il a vécu ses premières années de vie. Les problèmes de santé mentale de madame ont fait en sorte que Jonathan a été souvent laissé à lui-même. Très jeune, il a dû s’occuper de sa mère et de lui-même. Avant d’être confié à sa famille d’accueil, ses grands-parents l’avaient pris en charge mais ils n’ont pas été capables de s’occuper de lui à plus long terme. Malgré qu’il soit bien dans sa famille d’accueil, Jonathan entre peu en lien avec celle-ci. Dernièrement, les contacts avec la mère ont été augmenté et Jonathan fait des crises au retour dans sa famille d’accueil. Il tend à rejeter les responsales et il leur fait difficilement confiance. Au fond de lui, Jonathan aime beaucoup la famille d’accueil et il a peur de perdre ce lien et la stabilité qu’il lui ait offert dans ce milieu. Inconsciemment, il craint d’être à nouveau abandonné. La famille d’accueil lui offre un cadre de vie chaleureux, stricte et stable ce qui semble aider Jonathan.

Andrée, 16 ans :
Andrée est une adolescente dynamique qui a beaucoup d’amis et qui est très active. Elle s’implique dans les activités sportives parascolaire malgré ses difficultés d’apprentissage, elle fait beaucoup d’effort pour réussir. Élodie ne voit plus ses parents biologiques depuis déjà quelques années. À la suite de son premier placement en famille d’accueil il y a 4 ans, ses parents se sont progressivement désinvestis. Andrée a fait un séjour de 6 mois en centre de réadaptation ou elle a travaillé la gestion de ses émotions et l’acceptation de l’autorité. Il est encore parfois difficile pour elle d’accepter et de respecter les consignes établies par sa famille d’accueil. Elle a tendance à tester les limites, le cadre et la relation. Elle peut réagir promptement lorsqu’une conséquence est appliquée. La responsable doute qu’elle fume avec une vapoteuse en cachette et qu’elle mente parfois sur ses activités pour aller voir des amis. Elle choisit des vêtements sexy. L’adolescence participe à des activités familiales avec les autres enfants confiés en famille d’accueil mais elle préfère demeurer seule dans sa chambre lorsqu’elle est à la maison. 

Découvrez ici les différentes étapes à franchir pour devenir famille d'accueil.

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